Protéger les poulets de chair contre l'entérite nécrotique
- gabrielasilva-guer
- 17 juin
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Auteurs : Sara Heidarpanah, Alexandre Thibodeau, Valeria R. Parreira, Sylvain Quessy, Mariela Segura, Ilhem Meniaï, Marcelo Gottschalk, Annie Gaudreau, Tristan Juette et Marie-Lou Gaucher
Article publé dans Nouvailes, Juin 2025, Volume 30, Pages 42 et 43
L’industrie avicole est confrontée à un problème majeur : une maladie appelée l’entérite nécrotique (EN) qui affecte gravement les poulets de chair, c’est-à-dire les oiseaux élevés pour la production de viande. Cette maladie est causée par une bactérie appelée Clostridium perfringens. Depuis que l’utilisation des antibiotiques pour stimuler la croissance des poulets a été limitée l’EN est devenue un défi encore plus important pour les éleveurs. Les pertes économiques dues à cette maladie, lorsqu’elle se manifeste, peuvent être énormes, ce qui pousse les chercheurs à explorer des stratégies de prévention efficaces qui sont actuellement indisponibles.
La vaccination semble être une solution prometteuse. En effet, un vaccin efficace permettrait de protéger les poulets contre cette maladie souvent mortelle. Cependant, jusqu’à présent, aucun vaccin n’a pu garantir une protection complète des oiseaux en élevage.
Cinq protéines candidates pour un vaccin
Une équipe de chercheurs, dont les experts du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole (CRIPA) Alexandre Thibodeau, Mariela Segura, Marcelo Gottschalk et Marie-Lou Gaucher, ont fait un pas important en identifiant cinq nouvelles protéines qui pourraient servir de base pour un vaccin. Ces protéines sont présentes à la surface de la bactérie Clostridium perfringens et ont le potentiel de déclencher une réponse immunitaire chez les poulets.
L’idée est simple : en injectant au couvoir ces protéines aux poulets de chair, leur système immunitaire apprend à reconnaître la bactérie et à la combattre avant qu’elle ne cause la maladie. Dans leurs tests, les chercheurs ont constaté que ces protéines provoquaient la production d’anticorps spécifiques chez les poulets de chair. Ces anticorps sont essentiels pour protéger les oiseaux contre l’infection.
Une méthode innovante
Cette recherche se distingue par l’utilisation d’une méthode innovante appelée « vaccinologie inverse » qui est une technologie de séquençage à haut débit, générant de grandes quantités d’informations utiles en très peu de temps. Les scientifiques ont donc analysé les protéines de la bactérie et identifié celles qui seraient les meilleures candidates pour un vaccin. Les protéines sélectionnées par les chercheurs incluaient deux protéines qui pourraient former une sorte de « cheveu » à la surface de la bactérie, une structure appelée pilus, qui aide la bactérie à s’accrocher à l’intestin des poulets. Une autre protéine était impliquée dans le métabolisme du fer, un élément essentiel pour la survie de la bactérie. En bloquant ces fonctions, le vaccin pourrait empêcher la bactérie de s’attacher à l’intestin des oiseaux, de se développer et de causer des lésions.
Les résultats de cette étude sont encourageants, mais il reste encore du travail à faire avant que ce vaccin ne soit disponible sur le marché. Si les recherches se poursuivent avec succès, cela pourrait changer la façon dont l’industrie avicole combat cette maladie. Non seulement cela réduirait la dépendance aux antibiotiques, mais cela améliorerait également la santé et le bien-être des poulets de chair, tout en assurant une production plus durable.
Article scientifique publié le 31 mars 2023 dans Scientific Reports : https://www.nature.com/articles/s41598-023-32541-4
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