Un vaccin à base de sucre synthétique offre des perspectives de protection plus large des porcs
Un vaccin à base de sucre synthétique offre des perspectives de protection plus large des porcs contre Streptococcus Suis
Entrevue du Dr Marcelo Gottschalk par Bruce Cochrane
(Farmscape du 15 septembre 2023)
Une approche jamais utilisée auparavant pour la création de vaccins en médecine vétérinaire, développée en partenariat avec Swine Innovation Porc, offre la perspective d'une protection plus efficace des porcs contre les infections causées par Streptococcus suis. Strep. suis est un agent bactérien qui provoque différentes maladies, principalement chez les porcs d'élevage, notamment la septicémie avec mort subite, la méningite qui affecte le système nerveux central ou l'arthrite qui touche les articulations.
Grâce au financement de Swine Innovation Porc, les scientifiques explorent de nouvelles méthodes de développement de vaccins.
Le Dr Marcelo Gottschalk, directeur du laboratoire international de référence pour Streptococcus suis à l'Université de Montréal, explique que deux approches différentes mais complémentaires ont été adoptées.
Citation - Dr Marcelo Gottschalk - Université de Montréal :
Ce qui a été fait, c'est une approche visant à identifier une protéine présente à la surface de la bactérie. Nous avons identifié l'une de ces protéines, appelée Sao (Streptococcal Antigen-1), et il a été prouvé que cet antigène conférait un certain niveau de protection contre l'infection ; l'idée est donc de compléter cette protéine par un autre type de candidat. Ce que nous avons fait, c'est utiliser des sucres synthétiques.
Strep. suis est entouré de ce que nous appelons une capsule, une sorte d'armure qui enveloppe la bactérie et la protège contre le système immunitaire.
Cette capsule est constituée de sucres, uniquement de sucres, et les sucres sont très mauvais pour induire une bonne production d'anticorps. L'hôte, le porc, ne voit pas la bactérie lorsqu'elle pénètre dans l'organisme parce qu'elle est recouverte par les sucres. Nous avons démontré par le passé que, si nous prenons les sucres de la capsule et que nous les associons à une protéine, le système immunitaire peut voir le sucre et produire des anticorps.
Le Dr Gottschalk reconnaît que si le fait de lier les sucres de la capsule à une protéine permet au système immunitaire de réagir, ces sucres extraits sont trop coûteux pour être utilisés comme vaccin.
