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NeACT une stratégie thérapeutique alternative aux antibiotiques


Satwik Majumder, étudiant au doctorat, Université McGill

Superviseur – Dr. Saji George, Université McGill, membre CRIPA

Co-superviseur – Dr. Marie-Odile Benoit-Biancamano, Université de Montréal, membre CRIPA


Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole (CRIPA), financé par les Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies

Article publié dans le magazine Porc Québec en juillet 2023


Résumé : La résistance aux antibiotiques, la capacité des bactéries à s’adapter aux antibiotiques est une préoccupation mondiale responsable d’échecs thérapeutiques et de décès qui justifient donc des stratégies de prise en charge alternatives. La thérapie combinée antibactérienne nano-activée a montré le potentiel de contrer ce problème et d’être une alternative à l’antibiothérapie dans l’élevage.


Avez-vous remarqué qu’un antibiotique prescrit contre une infection était efficace il y a quelques années à peine et que maintenant n’est plus efficace? Pourquoi en est-il ainsi? Eh bien, les antibiotiques impliquent des médicaments censés traiter les infections bactériennes, cependant, au fil du temps, certains groupes de bactéries s’adaptent à ces médicaments, entraînant des échecs de traitement et des charges socio-économiques. Dans le monde scientifique, nous appelons cette adaptation : la résistance aux antibiotiques. La résistance aux antibiotiques est une préoccupation très importante dans le monde entier et si elle n’est pas prise au sérieux, elle peut entraîner 10 millions de décès pour un coût de 100 000 milliards de dollars par an d’ici 2050. Fait intéressant, environ 70% des antibiotiques médicalement importants pour la santé publique sont vendus à des fins vétérinaires. De plus, les bactéries qui peuvent devenir résistantes aux antibiotiques administrés aux animaux peuvent se transmettre aux humains soit par la chaîne d’approvisionnement alimentaire, soit par des interactions directes. Les exemples les plus courants d’une telle transmission sont la Listériose et la Salmonellose qui illustrent la nécessité de stratégies alternatives de gestion des infections.


Le Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole (CRIPA) a consacré la recherche scientifique au développement durable pour lutter contre les maladies infectieuses porcines et avicoles dans le but de diminuer l’incidence sur la santé animale et humaine. En tant que chercheur, aux côtés du Dr. Saji George de l’Université McGill et de la Dre Marie-Odile Benoit-Biancamano de l’Université de Montréal, j’ai eu une superbe opportunité de travailler à cette noble cause.


Sun Tzu, l’auteur de L’art de la guerre a cité une fois : « Connaître l’ennemi est la moitié de la bataille gagnée », ce qui correspond parfaitement à notre scénario où la compréhension du comportement bactérien est cruciale avant de développer des stratégies alternatives. Au cours des deux dernières années, j’ai étudié une bibliothèque de bactéries provenant de fermes québécoises pour les mécanismes associés à la résistance aux antibiotiques et à la pathogénicité (capacité à causer des maladies). La nanotechnologie qui traite des particules dont la taille est de 1/10ème d’une balle de tennis a montré une application crédible dans l’administration précise de médicaments dans les systèmes biologiques en raison de leur petite taille, de leur grande stabilité, de leur surface, de leur réactivité, de leur résistance, etc. comparé à des matériaux plus grands. En appliquant ce concept, une thérapie combinée antibactérienne nano-activée avec des antibiotiques adjuvants a été développée (les adjuvants sont des molécules, des composés ou des formulations macromoléculaires qui augmentent l’efficacité des antibiotiques). En employant une livraison à une cible spécifique au site d’infection, la thérapie combinée antibactérienne nano-activée améliore considérablement la puissance des antibiotiques contre lesquels les bactéries ont initialiement montré une résistance. Jusqu’à présent, la thérapie combinée antibactérienne nano-activée a été testé sur des cellules humaines intestinales et Caenorhabditis elegans (un petit ver) qui imite les conditions d’infection intestinale. J’ai l’intention d’analyser l’efficacité de la thérapie combinée antibactérienne nano-activée contre l’infection intestinale médiée par Salmonella chez le porc.


Dans l’ensemble, la thérapie combinée antibactérienne nano-activée montre un potentiel en tant qu’alternative à l’antibiothérapie et justifie son application en agriculture vétérinaire pour lutter contre la résistance aux antibiotiques.


Figure. Illustration schématique de l’infection intestinale chez le porc, de la transmission de bactéries résistantes aux antibiotiques à l’homme et du potential prometteur de la théraphie combinée antibactérienne nano-activée pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. L’image a été créée à l’aide de Biorender.com.


Donc la conclusion sera qu’en utilisant la thérapie combinée antibactérienne nano-activée, on peut traiter plus efficacement les animaux :


1- Avec moins d’antibiotiques;

2- Avec la réutilisation d’antibiotiques jugés inefficaces;

3- Avec la conservation de l’antibiotique de dernière génération pour la santé humaine, ce qui est en concordance avec l’objectif de santé unique des Nations Unies.

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