Des chercheurs appliquent des techniques utilisées en médecine humaine pour prévenir l'infection à Streptococcus suis chez les porcs
Entrevue de la Dre Mariela Segura par Bruce Cochrane
(Farmscape du 13 novembre 2023)
La Chaire de recherche du Canada en immunoglycobiologie des maladies infectieuses de l'Université de Montréal affirme qu'un nouveau vaccin à base de sucre synthétique mis au point pour protéger contre Streptococcus suis offre la possibilité d'améliorer le bien-être des animaux, de réduire les pertes économiques associées à l'agent pathogène et de diminuer l'utilisation d'antibiotiques.
Des chercheurs de l'Université de Montréal et de l'Université de l'Alberta, avec le financement de Swine Innovation Porc, ont lié un sucre synthétique dérivé de l'enrobage qui protège Streptococcus suis à une protéine, ce qui permet au système immunitaire du porc de reconnaître l'agent pathogène.
Dre Mariela Segura, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en immunoglycobiologie des maladies infectieuses et directrice du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, indique que c'est la première fois que cette approche de développement de vaccins est utilisée en médecine vétérinaire.
Citation - Dre Mariela Segura - Université de Montréal :
Nous avons utilisé un outil qui n'a été utilisé qu'une seule fois en médecine humaine, mais c'est un concept qui existait déjà.
Nous avons donc convertisun outil développé pour la médecine humaine à la médecine vétérinaire et à la production porcine et ce constitue une première en santé animale. Il sera donc utilisé comme formulation vaccinale pour protéger les porcelets contre la maladie de Streptococcus suis et ce sont les vétérinaires qui fourniront le programme de vaccination aux éleveurs de porcs.
Il y a deux avantages majeurs.
Tout d'abord, le bien-être des animaux, ce qui se traduira bien sûr par une réduction des pertes économiques dans la production porcine.
Le deuxième avantage majeur est la réduction de l'utilisation des antimicrobiens et la réduction de la résistance aux antimicrobiens, ce qui aura un impact majeur non seulement sur la production porcine et les animaux, mais aussi sur la santé publique.
Selon Dre Segura, l'un des prototypes de vaccins a montré une très forte capacité de protection, ce qui prouve que l'approche est solide et que la prochaine étape consiste à optimiser le système de production et à mettre au point une formulation optimale.
Elle ajoute que cette approche est également applicable à d'autres agents pathogènes pour lesquels de meilleurs vaccins sont nécessaires et pour lesquels il n'existe pas de vaccins à l'heure actuelle.
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