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Bactérie infectieuse bovine détectée dans des infections pulmonaires porcines au Québec

Ureaplasma diversum (U. diversum) est une bactérie considérée infectieuse et pouvant causer des avortements ainsi que des maladies respiratoires chez les bovins. Cette bactérie est retrouvée dans de nombreux pays sur tous les continents, majoritairement chez des bovins. Or au Québec, la Dr Dominique Fournier et ses collègues du MAPAQ ont remarqué une augmentation importante au Québec des cas d’avortement bovins associés à U. diversum, depuis 2015.



Les anciennes techniques de diagnostic basées sur la culture de cette bactérie sont longues, laborieuses et peu sensibles avec échecs fréquents, ce qui a conduit le MAPAQ à vouloir utiliser un test de diagnostic moléculaire plus rapide et plus sensible, la PCR. Le Service de diagnostic de la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal a donc mis au point un tel test PCR et commencé à vérifier sa validité en analysant divers échantillons de sécrétion animales et de tissus (organes) de diverses espèces animales (animaux de compagnie, de la faune, d’élevage). Cette validation s’est bien déroulé confirmant la sensibilité de la technique de la FMV sur des tissus et sécrétions de bovins mais a permis aussi d’identifier aussi deux échantillons de porcs, présentant des lésions respiratoires, positifs pour cette bactérie.


L’étude des données scientifiques disponibles dans la littérature a mis en lumière une seule détection, à Cuba en 2013, de porcs porteurs de cette bactérie. Dr Fournier et Dr Gagnon ont alors de nouveau analysé les données cliniques de ces deux cas porcins québécois, issu de ferme différentes. Ces deux cas présentaient des lésions respiratoires compatibles avec la présence d’un mycoplasme. Pour l’un des deux porcs, seulement Ureaplasma diversum, qui est de la même famille que celles des mycoplasmes, a été identifié suite au séquençage du mycoplasme présent. Ceci suggérait donc que cette bactérie était impliquée pour certaines des lésions respiratoires présentes. Cependant d’autres pathogènes respiratoires étaient présents chez ces deux porcs et U. diversum pourrait seulement causer des lésions respiratoires en présence d’autres pathogènes et non de façon primaire mais cela demeure une hypothèse à ce point-ci. Une équipe d’un autre service de diagnostic, le Prairie Diagnostic Services (PDS) à Saskatoon, a corroboré les résultats PCR de la FMV, confirmant que cette bactérie bovine, c.-à-d. U. diversum, était bel et bien présentes chez les deux cas porcins.


À Cuba, 6.6% des porcs sont porteur de cette bactérie, alors qu’à ce jour la prévalence de U. diversum dans le cheptel porcin canadien n’est pas connu. Cependant, les résultats préliminaires suggèrent une prévalence de 2.59% - 3.85% à partir d’échantillons cliniques qui ont été soumis à la FMV pour réaliser des analyses variées afin de confirmer la présence d’autres maladies infectieuses.


En conclusion, le Québec dispose maintenant d’un test rapide pour poursuivre la surveillance des infections bovines à U. diversum dont l’incidence semblent être en augmentation. Suite à la découverte de cette bactérie qui possède un pouvoir virulent chez le bovin dans le cheptel porcin, canadien il est maintenant devenu essentiel de confirmer le rôle de celle-ci dans les maladies respiratoires du porc.


Source : First report of Ureaplasma diversum, a bovine pathogen, in the respiratory tract of swine in Canada. Yaima Burgher, Marika Koszegi, Valérie Grenier St-Sauveur, Dominique Fournier, Cynthia Lafond-Lambert, Chantale Provost, Carl A. Gagnon. CVJ / VOL 59 / DECEMBER 2018

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