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Le poids pré-sevrage des porcelets : la clé du pronostic santé

Les productions animales font face à divers défis. Sans cesse, il faut améliorer les performances de production afin de garantir la rentabilité de chaque élevage, tout en bonifiant le bien-être animal, et minimiser l’empreinte environnementale. De plus, les consommateurs plus informés de l’actualité touchant leur santé, désirent aussi s’assurer que les animaux consomment et sont exposés à des substances dites « naturelles » qui sont tout aussi recommandables pour une utilisation chez l’humain.

Avec les nouvelles normes de réduction de l'usage des antibiotiques en élevage, la course au développement d’additifs alimentaires et d’antimicrobiens alternatifs, en vue de maintenir les animaux en santé, va bon train. Parmi les additifs prometteurs, la science a du mal à identifier des substances aussi efficaces que des antimicrobiens. Notez que les chercheurs évaluent l’impact positif d’un additif alimentaire en analysant les modifications de la composition microbienne de la flore intestinale des porcs (le microbiote) ou en regardant l’impact sur la réponse inflammatoire en cas d’infection. Et c’est exactement à cause de la diversité microbienne de ce microbiote que les chercheurs ont des difficultés à reproduire les résultats positifs d’un laboratoire à un autre. Un point fondamental soulevé dans un article paru dans Vet Immunol Immunopathol (2016 Dec; 182:136-149) montre que pour les porcelets ayant un poids santé post-sevrage, l’impact positif d’un additif ne sera pas aussi remarquable que celui chez des porcelets qui ont un faible poids post-sevrage.

Cette observation est renforcée par une étude parue en 2018, menée sous la supervision d’un membre du CRIPA : le chercheur Frédéric Guay de l’Université Laval. Depuis que des truies hyperprolifiques sont entrées dans les élevages, de nombreuses questions concernant l’impact sur la croissance et la mortalité des porcelets issus de ces portées sont posées. Avec l’aide du professeur Jean-Paul Laforest, d’Isabelle Lachance et de Lucie Galliot, a été validé un modèle mathématique permettant d’identifier les facteurs facilement mesurables à la ferme prédisant la chance pour chaque porcelet d’avoir une bonne croissance sans mortalité pré-sevrage. Ils ont testé leur modèle avec des données issues de deux fermes commerciales, en utilisant les données mesurées sur 3274 porcelets. Ils ont ainsi mis en évidence que le poids à la naissance et le gain de poids à 24 h de vie sont les principaux facteurs influençant la croissance et la mortalité pré-sevrage des porcelets.

À titre indicatif, le nombre de gestations pour une truie, la taille de la portée à 24 h et l’assistance manuelle à la naissance sont aussi d’autres indicateurs de la mortalité avant sevrage.

Publié dans Porc Québec, juin 2018

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