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Les pigeons montréalais posent-il un risque pour la santé publique?

Afin de protéger la santé publique, les autorités gouvernementales et les chercheurs mènent régulièrement des enquêtes permettant de surveiller la santé des animaux d’élevage, de compagnie et aussi de la faune. Ces animaux peuvent en effet représenter des réservoirs pour de nombreux agents pathogènes transmissibles aux humains. Les pigeons urbains, bien qu’urbanisés, sont des animaux de la faune qui cohabitent avec les populations humaines et entrent en contact avec elles quotidiennement. Les pigeons peuvent également être en contact avec des élevages avicoles urbains de plus en plus populaires. Étudier leur santé est donc une source d’information précieuse tant pour la santé publique que pour le MAPAQ. C’est pourquoi Dre Julie Arsenault, épidémiologiste, et Dre Josée Harel, experte en diagnostic moléculaire, toutes deux membres du CRIPA, ont formé une équipe avec les vétérinaires Julie-Hélène Fairbrother et Nathalie Côté du MAPAQ afin d’obtenir le portrait des agents pathogènes d’intérêt vétérinaire et humains présents chez les pigeons urbains.

De par sa forte densité de population humaine et du grand nombre de parcs, Montréal a été choisi comme lieu d’étude. C’est l’équipe de terrain coordonnée par Vanessa Gabriele-Rivet qui a eu la délicate mission de capturer temporairement 187 pigeons dans 10 parcs. Les tests diagnostiques pour détecter Salmonella, Campylobacter, Coxiella burnetii et le virus causant la maladie de Newcastle ont été réalisés sur les échantillons de fèces et de sécrétions respiratoires récoltés. Ces tests sont le fruit d’une collaboration des équipes du MAPAQ et du Service de diagnostic de la Faculté de médecine vétérinaire dont Donald Tremblay assurait le suivi.

Salmonella et Campylobacter sont des bactéries responsables de la majorité des toxi-infections alimentaires chez les humains; et les oiseaux en sont souvent porteurs. C’est pourquoi ces deux bactéries sont une préoccupation importante pour l’industrie avicole. Coxiella burnetii est une bactérie responsable de la fièvre Q chez les humains, une maladie présente au Québec et principalement transmise par les élevages de petits ruminants, mais dont quelques cas ont également été liés à un contact avec des chats au Québec en 1989 et en 1993. La dose infectieuse est très faible, une simple inhalation suffit. Le virus de la maladie de Newcastle ne présente, lui, que peu de risque en santé humaine, mais est responsable de pertes économiques importantes dans le secteur avicole.

La bonne nouvelle, c’est que de tous ces oiseaux capturés, seulement 9.1% étaient porteurs d’un seul des agents pathogènes ciblés : la bactérie Campylobacter jejuni.

Fait à noter pour les oiseaux (pigeons ou poules), Campylobacter n’a généralement aucun impact sur leur santé. Toutefois, cette bactérie est nuisible à la santé humaine puisqu’elle est responsable de gastroentérites sévères. Ainsi, le contact direct ou indirect avec les pigeons présente une chance de contracter cette bactérie. Donc, la prochaine fois que vous irez pique-niquer dans un parc public, assurez-vous de bien vous laver les mains et de tenir votre sandwich loin des pigeons…et faites aussi attention aux chats qui chassent les pigeons!

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